Saturday, November 24, 2007

La bataille de Montgisard, Jérusalem - le 25 novembre 1177

La bataille de Montgisard (du mont Gisard) est probablement l’une des plus belles victoires des armées chrétiennes, principalement franque donc principalement venant de France.
Une grande partie des armées franques sont en Syrie. Saladin veut profiter de ce moment pour fondre sur Jérusalem. Saladin se dirigea d’abord sur Gaza mais les templiers prévenus de l’arrivée de Saladin ont fortifié à la hâte le château. Saladin préféra donc contourner pour aller à la ville d'Alascon. Baudouin IV avec ses chevaliers fondit vers la ville pour la défendre. Saladin encore une fois préféra rebrousser chemin et se diriger directement vers Jérusalem.
Cependant il préféra éparpiller une partie de son armée pour permettre le pillage et également de harceler par vagues d’attaques les positons chrétiens. Saladin ne pensait pas que Baudouin IV était un danger avec autant peu d’homme ce qui fut une erreur comme nous pourrons le voir plus tard. Saladin prit sur le chemin la ville de Ramala et assiégea la ville de Lydda et Arsuf. Baudouin IV comprit qu’il avait à une carte à jouer et réunit le plus de chevaliers possibles disponibles, estimés à 300 - 400 chevaliers, de 80 templiers et d’une petite centaine de fantassins.
Le lieu ou les forces franques de Baudouin IV et celle de Saladin se rejoignirent, fut sur le Montgisard à l’ouest de Jérusalem à Tell al-Safiya. Malgré qu’une partie de l’armée de Saladin était décomposée, les chevaliers se retrouvèrent à 1 contre 20. Baudouin était accompagné par le tumultueux Renaud de Châtillon, seigneur de Kerak, de Balian d’Ibelin et ‘surtout’ des reliques de la Sainte Croix, malgré les réticences des religieux. Les reliques avait également un effet dévastateur auprès des ennemis arabes, puisque utilisés dans de nombreuses victoires apportait un effet psychologique non négligeable, surtout que la croix qui représentait les reliques était visible de très loin.
L’armée dirigée par Saladin, déjà battu par Baudouin IV en 1176, est composée d’environ 30 000* éléments guerriers. Il faut cependant relativiser la grande majorité des armées Sarrazins étaient en général peu entraînées et pas très disciplinées. Ce qui n’enlève rien à la charge héroïque de l’armée franque d’autant plus que la faiblesse tactique des armées arabes était compensée par une armée largement plus nombreuse en nombre. On peut faire un rapprochement inverse avec la bataille de Thermopyles, qui malgré la bravoure de Léonidas et de 300 hoplites spartiates, ont succombé dans la totalité aux milliers de Perses. Le nombre est souvent un facteur de réussite guerrière surtout avec un effet psychologique dévastateur.
C’est donc « comme une mer » que l’armée arabe se présente contre les forces de Baudouin IV. À ce moment-là Saladin est totalement abasourdi ! il ne s’attendait pas du tout à voir Baudouin IV, c’est donc une attaque surprise et considérée comme suicidaire.
Il faut imaginer une marée humaine qui pour l’époque était déjà très impressionnante. Michel le Syrien dit : « Quand le Dieu qui fait paraître sa force dans les faibles, inspira le roi infirme... Il descendit de sa monture, se prosterna la face contre terre devant la Croix (saintes reliques) et pria avec des larmes. À cette vue le cœur de tous ses soldats fut ému. Ils étendirent tous la main sur la croix et jurèrent de ne jamais fuir et, en cas de défaite, de regarder comme traître et apostat quiconque fuirait au lieu de mourir ». Les saintes reliques étaient souvent emportées pendant les combats. On peut remarquer par ailleurs la similitude avec l’état d’esprit de l’époque des chevaliers français avec le goût du challenge et du sacrifice qui fera merveille plus tard Bouvines. On peut imaginer l’émotion face à une telle armée, surtout en étant aussi peu nombreux.
A la surprise générale, Les chevaliers francs fondirent courageusement sur les hommes de Saladin et comme dans du beurre éventrèrent l’armée arabe. Ce fut un réel carnage, l’armée de Saladin est complètement submergée par 400 chevaliers. Plusieurs officiers musulmans furent tués, mais surtout Saladin failli mourir.
Protégé par sa garde rapprochée de mameluk d’environ 1000 hommes, les chevaliers vont à nouveau fondre comme une masse, au point de se rapprocher dangereusement de Saladin. Il est à deux doigts de se faire tuer, mais réussit à la faveur d’une nuit tombante à s’enfuir dans le désert. L’armée de Saladin est presque anéantie et les rares survivants éparpillés dans le désert.
La victoire fut écrasante et pesa lourd dans l’esprit de Saladin et de son armée. Les forces franques, on pourrait presque dire française, était globalement déjà très redoutée et cette victoire à 1 contre 20 était de nature à mystifier et faire peur à une majorité de soldats arabes. Saladin semble t-il avait un respect de Baudouin IV et préférait dans certains cas ne pas pouvoir se battre, ce qui à donné à Saladin le terme « Saladin le sage ». Il fut plus sage par rapport au fait qu’il économisait son armée et des massacres inutiles que par sa générosité.
Cette victoire éclatante d’un roi diminué par la lèpre (maladie terrible pour l’époque, car atroce et profondément mutilante) fit de Baudouin IV un roi légendaire, qui préférait mourir malade au combat que dans un lit à attendre sagement la fin comme lui conseillait par ailleurs hardiment la majorité de sa cour. Elle permit par ailleurs de contracter un accord entre Saladin et Baudouin IV, permettant pendant environ quatre ans une relative paix.

Ps: La bataille des chiffres est aussi difficile à trancher. Certains disent qu’ils étaient ‘que’ 7000 -8000 d’autres plutôt 20 000 et puis d’autres proches de 30 000. Le rationnel voudrait que qu’ils ne soit ‘que 7000 -8000 ‘ mais cela ne veut pas dire que c’est vrai. Les armées ‘professionnelles’ de Saladin étaient surtout composé de mameluck et de cavalier mais qui étaient très loin de représenter la majorité de son armée. La grande majorité était composé de guerriers pris sur le tars, souvent inexpérimenté et à pieds, face à des chevaliers ils n’avaient donc très peu de chance de survivre. De plus l’armée de Saladin à été mainte fois très largement en surnombre face aux armées francs, ce qui ne préjugeaient pas du tout des victoires. La victoire de Hattin par Saladin est lié plus à une imbécilité tactique des armées francs qu’une réelle suprématie militaire.

Posted avril 23rd, 2007 by montjoye

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